Volontariat en Thaïlande, ou bien bénévolat, ou encore woofing ? Tel était mon dilemme quand j’ai débuté l’activité de notre ferme organique en Issan.
N’ayant pas toutes les données en main je me suis donc tourné vers des personnes ayant un peu plus de connaissances quand à la législation en Thaïlande. Et oui, la priorité est de respecter les lois qui régissent son pays d’accueil.
Volontariat ou bénévolat ?
Pour être franc, mon dilemme concernant le travail en Thaïlande, fut il bénévole, a vite été dissipé. En effet, le terme «travail» en droit thaïlandais est défini de manière très large et couvre à la fois les activités physiques et mentales, rémunérées ou non, ou sous une autre forme de compensation. Même un travail bénévole ou caritatif nécessite un permis de travail en Thaïlande. ( source : https://www.thaiembassy.com/thailand/working-thailand.php )
Donc exit les termes volontariat et bénévolat, il s’agit bien de travail et dans ce cas nous faisons face à un problème de visa et de permis de travail.
Voici ci-dessous les réjouissances qui vous attendaient, seulement pour le visa, je ne parle même pas des démarches pour l’obtention du permis de travail..
Visa de non-immigrant « O » – Service volontaire
1. BESOIN
Ce type de visa est délivré aux demandeurs qui souhaitent participer à des services volontaires en Thaïlande.
2. DOCUMENTS REQUIS
Passeport ou document de voyage d’une validité d’au moins 6 mois
Formulaire de demande de visa complètement rempli
Photographie récente (4 x 6 cm) du demandeur
Lettre de recommandation adressée au consulat
Copie du certificat d’enregistrement de l’employeur / fondation / organisation
Copie du permis de travail précédent / actuel (le cas échéant)
Copie du contrat de travail (le cas échéant)
Les agents consulaires se réservent le droit de demander des documents supplémentaires au besoin
3. FRAIS DE VISA
80 USD
4. VALIDITÉ D’UN VISA
La validité d’un visa est de 3 mois.
5. PÉRIODE DE SÉJOUR
Le titulaire de ce type de visa est autorisé à rester en Thaïlande pour une période maximale de 90 jours. Il peut demander une prolongation de séjour auprès du Bureau de l’immigration et bénéficier d’une telle prolongation pour une période d’un an à compter de la date de sa première entrée en Thaïlande.
6. EXIGENCES SUPPLÉMENTAIRES
Les ressortissants de certains pays sont tenus de demander un visa uniquement à l’ambassade ou au consulat général de Thaïlande dans leur pays d’origine / de résidence ou à l’ambassade de Thaïlande désignée. Par conséquent, les voyageurs sont invités à contacter l’ambassade ou le consulat général de Thaïlande le plus proche pour savoir où ils peuvent demander un visa pour la Thaïlande avant leur départ.
Donc, conclusion, impossible de faire du bénévolat ou du travail sous forme de volontariat.
Mais bon, ceux qui me connaissent savent que je peux être un grand bavard et j’ai donc commencé à parler de mon petit « problème » à mes premiers visiteurs. Merci à eux pour leur franchise et leurs arguments.
Le premier constat, concernant la Thaïlande, c’est que le « volontariat » qui y est pratiqué est très souvent, pour ne pas dire systématiquement payant. Ceux qui ont fait des recherches sur le volontariat ont pu le constater par eux même.
Quand au bénévolat, il est souvent assujetti à des compétences personnelles et professionnelles.
Néanmoins si ce mode de fonctionnement intéresse certaines personnes, et je dois avouer qu’il y a assurément des belles actions à mener au sein de telles structures. Alors voici une liste de liens qui pourrait vos intéresser. Mais bon, attention, certaines activités sont payantes et la plupart nécessitent un engagement de plusieurs mois et une forte personnalité.
https://www.friendsforasia.org/volunteer-thailand/
https://www.lovevolunteers.org/destinations/volunteer-thailand/medical-internship-bangkok
https://www.experiencegla.com/destinations/teen-programs-asia/thailand/
https://www.volunteerthailand.org/women-empowerment-bangkok/
WWOOF ou woofing
Surtout pas « WWOOF » c’est une marque déposée m’a hurlé ( gentiment ) un compatriote qui se reconnaitra assurément dans ces lignes.
Je visite quand même le site de ce réseau, ou cette organisation, je ne sais pas trop le terme à employer les concernant… allez, va pour organisation…
Bon je ne vais pas vous faire l’historique de cette organisation, vous trouverez toutes les informations sur leur site ( https://wwoof.net/ )
Le concept, ce sont des bénévoles qui vont travailler dans des fermes organiques. Bon cela me correspond partiellement, je possède en effet une ferme organique. Par contre je butte un peu sur le terme « travail » et pas seulement pour une question de législation thaï.
En fait, et comme me le font remarquer si justement mes visiteurs, il s’agit avant tout d’une immersion dans un monde rural encore assez préservé de certaines nuisances de la modernité. Ils me disent qu’ils ont plus l’impression d’apprendre que de travailler. C’est néanmoins toujours délicat de parler de son activité, on risque de dire que je suis juge et partie.
Mais peu importe, vous avez une page pleine de témoignages. Attention, ce sont des témoignages vérifiables, pas des retours issus d’anonymes intraçables. Bref, comme le dirait une certaine pub, ce sont nos clients qui en parlent le mieux…
Une petite voix s’élève et propose : » Pourquoi pas suwaning, pourquoi ne pas faire référence à ta ferme ? »
Bon OK, je l’avoue, mon ego a tout de suite salivé abondamment à cette proposition mais bon, soyons réaliste, qui va chercher un terme comme « suwaning » alors que « woofing »…
Et bien oui, faut être pragmatique, le choix des mots est important, surtout quand le fait de se faire connaitre est lié aux moteurs de recherche. Je dis bien d’être connu car pour ce qu’il s’agit d’être reconnu alors là seul la qualité de nos prestations comptera.
Mais en as tu le droit ?
Pour les termes volontariat et bénévolat, pas de problème, je sais qu’ils sont liés à une législation stricte beaucoup trop contraignante, tant pour nous que pour nos visiteurs.
Mais ai je le droit d’utiliser le terme de « wwoofing » ou « woofing », ou « wwoofer »,…??? Allez hop, un petit coup de téléphone à mon conseil favori.
Comme dit plus haut, le terme « wwoof » est protégé, il s’agit du réseau qui met en relation les bénévoles avec les fermes organiques. Par contre aucune restriction en ce qui concerne le terme de wwoofing. Hourra!!!!
Je me suis néanmoins penché un peu plus sur l’aspect légal du wwoofing et je suis tombé sur un article assez intéressant que je vous livre ci dessous. Ce dernier met en avant les dérives que peut entrainer le woofing et le fait que cette pratique mondiale ne peut pas avoir un mode de fonctionnement unique mais au contraire un mode de fonctionnement qui se veut respectueux des lois et des us du pays où il se pratique.
« … Le woofing : un statut juridique ambigu
Le woofer est un bénévole. Mais en France, il n’a pas encore de statut juridique précis. Le wwoofer n’est pas censé effectuer des journées complètes de travail. Ainsi, il n’aide qu’entre 4 et 6 heures par jour.Et il a au moins deux jours de repos par semaine.
Les agriculteurs prennent souvent des pincettes pour évoquer les missions à réaliser. Ils ne peuvent pas imposer des tâches aux woofers. Ces derniers n’ont aucune obligation de rentabilité ni de subordination. Sur place, les consignes sont parfois prudentes. « Si tu as envie, tu peux aller désherber. » Mais en pratique, un wwoofer qui refuserait la moitié des missions ne serait pas vraiment utile. D’où l’importance de bien caler les conditions de son séjour en amont, par mail ou téléphone, avec son hôte.
Sur Wwoof France, on peut cocher des séjours de quelques jours à un mois. En pratique les bénévoles peuvent rester plusieurs mois. Mais le wwoofing doit rester temporaire. Un woofer présent en permanence évoquerait plutôt un travail dissimulé.
Signer un contrat de wwoofing
Pour se protéger en cas de contrôles de l’Etat, vos hôtes peuvent vous faire signer un contrat de woofing. Il faut savoir qu’en 2008, dans le Vaucluse, agriculteur a été condamné à 500 euros d’amende. Selon les inspecteurs de la Mutualité sociale agricole, il aurait dû déclarer ses wwoofers en tant que salariés.
La fédération CFDT de l’agroalimentaire a par exemple souvent accusé le wwoofing de constituer du « travail illégal ». Et de nombreux maraîchers conventionnels (non bio) critiquent le wwoofing. Ils évoquent une concurrence déloyale, subie par les ouvriers agricoles… »
http://www.natura-sciences.com/loisirs/wwoofing-benevole-ferme-bio.html
En conclusion
Nous pratiquons du woofing respectueux des lois de notre pays d’accueil. Nous pratiquons un wwoofing respectueux de nos visiteurs par la qualité de l’hébergement que vous offrons, du soin et de la qualité des repas que nous partageons. Nous vous permettons une plongée authentique au sein d’un monde rural préservé, nous mettons à votre disposition tout notre savoir et nos techniques de culture organique en zone tropicale. Pas de travail de forçat , juste une immersion, de l’apprentissage et des partages, des moments d’échanges et de convivialité au pays du sourire. Et question tarifs, avouez qu’il n’y a rien de traumatisant, que du contraire.
Et puis il faut raison garder, nos tarifs sont tout à fait abordables et largement justifiés. Cela nous permet d’améliorer les conditions d’accueil, les conditions de production afin d’accéder à notre Graal, l’autosuffisance alimentaire. Selon les saisons nous parvenons déjà à être autosuffisants pour certaines productions, l’occasion de distribuer gratuitement les surplus au voisinage et à l’école toute proche. Cette même école où nous allons développer une projet de potager bio grâce à l’aide de Kokopelli qui va nous fournir des semences libres de droit et reproductible.
MISE À JOUR : Conformément à la législation thaïlandaise, tout travail effectué en Thaïlande (qu’il soit rémunéré ou non rémunéré) et quelle que soit sa durée nécessite un permis de travail. Les autorités sont devenues plus strictes à cet égard ces dernières années. Nous vous recommandons donc vivement de consulter votre organisation de volontaires choisie pour que les papiers qui vous conviennent soient triés avant votre voyage.
Sans surprise, en tant que pays le plus visité par les touristes en Asie du Sud-Est, la Thaïlande est également la destination la plus populaire pour le volontariat.
https://southeastasiabackpacker.com/visa-volunteering-guide/
Ping :Faire du WWOOFING en Thaïlande