La Thaïlande est connue depuis longtemps comme le "bol de riz de l'Asie". Le riz n'est pas seulement l'aliment de base et le plus consommé en Thaïlande, il est également un élément central de la culture thaïlandaise. Explorons l'histoire pour découvrir la façon dont le riz a acquis sa place d'honneur…
Le débat sur les origines du riz...
Les archéologues et les botanistes débattent depuis longtemps des origines du riz. Pour de nombreux archéologues qui se concentrent sur l’Asie de l’Est ou l’Asie du Sud-Est, il est apparu depuis longtemps que la culture du riz a commencé dans le centre-sud de la Chine, quelque part le long du fleuve Yangzte, et s’est propagée de là vers le sud et le nord-est vers la Corée et le Japon. Cependant, des archéologues travaillant en Inde ont fait valoir que leurs preuves suggèrent une origine de la culture du riz dans la vallée du Gange, par des peuples sans lien avec ceux du Yangzte…
Après une longue traque génétique, la science vient enfin d’identifier le lieu d’origine du riz cultivé. La Chine, bien sûr, mais plus précisément le sud du pays, près de la rivière des Perles. Pour cette identification, plusieurs dizaines de généticiens chinois ont ausculté l’ADN de 446 races géographiques du riz sauvage (Oryza rufipogon) et 1 083 variétés des deux riz domestiques, l’Oryza sativa japonica(riz à grain rond et gluant) et l’Oryza sativa indica(riz à grain long non collant). Ce qui leur a permis de réaliser pour la première fois l’arbre généalogique de cette plante nourrissant plusieurs milliards d’être humains. Voilà 8 200 ans, l’homme a commencé par domestiquer le riz sauvage en fabriquant le japonica. Ce n’est qu’ultérieurement, dans le sud-est de l’Asie, que d’autres hommes ont croisé le riz sauvage avec le Japonica pour sélectionner un riz davantage adapté à leur condition climatique : l’Indica. Grâce à cette connaissance, les sélectionneurs actuels pourront créer de nouvelles sortes de riz plus performantes… Un bien ou un mal ?…
Mais ceci est une autre histoire…
Le riz est le centre de la culture thaïlandaise... Son âme nourrit les cœurs et ses enfants nourrissent les corps...
Aujourd’hui, la Thaïlande est l’un des plus grands producteurs de riz au monde et le plus grand exportateur de riz au monde. En Thaïlande, un repas n’est pas considéré comme complet à moins que du riz ne soit servi et même le verbe « manger » (kin Khao) se traduit littéralement par « manger du riz ». L’importance du riz dans la culture thaïlandaise a été héritée de génération en génération et est plus forte que jamais.
Le riz fait partie intégrante de la culture et de l’histoire thaïlandaises depuis des milliers d’années, si longtemps qu’on pense qu’il est antérieur au bouddhisme. On pense même que le riz a sa propre âme qui est représentée par Mae Posop, en Thai : แม่โพสพ, la «mère du riz» ou la «déesse du riz». La croyance que le riz a une âme souligne son importance dans la culture thaïlandaise et pourquoi il est présent dans bien des aspects de la vie quotidienne et même dans l’art…
En Thaïlande le riz est sacré et traité comme tel si quelqu’un renverse du riz, il le ramassera soigneusement, en lui donnant le respect qu’il mérite…
La culture, les croyances, les traditions, les coutumes et les valeurs thaïlandaises sont toutes établies et façonnées autour d’une civilisation du riz. Le riz est également important pour la culture thaïlandaise en raison de ses avantages nutritionnels et vitaux…
La cérémonie royale des labours (Jarod Pranangkan Raenakwan)
Chaque année se déroule la Cérémonie du Labour Royal ou la Fête du Sillon Sacré (wan phuet mongkhon, วันพืชมงคล en thaï2, the Royal Ploughing Ceremony pour les anglophones), sur l’esplanade Sanam Luang (สนามหลวง), en face du Wat Phra Kaew, le temple du Bouddha d’émeraude, à Bangkok donc, une cérémonie séculaire à laquelle vous pouvez assister. Connu sous le nom de raek na, ce rite brahmanique a lieu généralement en mai, la date étant fixée par les astrologues de la cour royale
La cérémonie commence avec les labours par un couple de vaches soigneusement choisies afin de pouvoir semer le riz de bon augure…
C’est un jour férié dans toute la Thaïlande qui correspond, depuis 1966, à la Journée nationale des Agriculteurs. Il marque le début de la saison des plantations agricoles, plus précisément le repiquage du riz, et a pour but de favoriser de bonnes récoltes. La cérémonie suit un programme très strict au cours duquel le Roi (ou un membre de la famille royale) conduit deux bœufs sacrés qui laboure en neuf cercles concentriques. Aux quatrième, cinquième et sixième cercles, le riz est semé dans les sillons, durant les trois derniers les semences sont recouvertes de terre. À la fin, les cultivateurs présents dans l’assistance viennent ramasser cette terre mêlée de grains de riz pour pouvoir ainsi la mélanger à leurs futures semences et s’assurer une bonne récolte. Par ailleurs, des assiettes d’offrandes sont préparées; si les bœufs mangent le contenu de ces assiettes, cela donnera une indication sur le résultat de la prochaine récolte.
Une vidéo vaut mieux que de longues explications…
Encore une autre histoire de riz... La légende du riz, de l’argent et de l’oiseau…
Il fut un temps où tout le riz avait disparu… L’argent et le riz c’étaient disputés…
Le propriétaire de l’argent a dit : « L’argent est plus important que le riz. » Il gardait son argent avec lui partout où il allait. Quand il dormait, il utilisait l’argent comme oreiller. Il pensait qu’avec beaucoup d’argent il ne mourrait jamais de faim…
Le propriétaire du riz a répondu : « Oui, le riz est moins important que l’argent parce que quand quelqu’un renverse du riz, il est balayé et va nourrir les chiens et les poulets…
En entendant cela, le riz se sentit très triste et s’enfuit… Ainsi, les humains n’avaient plus de riz à manger.
Au bout de deux jours, l’enfant du propriétaire de l’argent s’est mis à pleurer parce qu’il n’y avait plus de riz à manger. Il a pleuré sans s’arrêter jusqu’au troisième jour où un chien est passé et a dormi à côté de l’enfant. Il y avait du riz collé sur le dos du chien. L’enfant a mangé le riz et a cessé de pleurer.
Le propriétaire de l’argent a vu cela et a pensé à l’importance du riz. « S’il n’y a pas de riz, les gens vont définitivement mourir.
Les humains et les animaux ont alors commencé à chercher où se cachait le riz….
Le riz était caché dans une grotte où personne ne pouvait entrer car il y avait des rochers magiques qui ouvraient et fermaient constamment l’entrée de la grotte. Une fourmi pouvait entrer mais ne pouvait pas ressortir…
Un oiseau magique est arrivé à entrer et a mangé du riz jusqu’à ce qu’il soit rassasié. Alors qu’elle quittait la grotte avec du riz pour les humains les rochers magiques fermèrent l’entrée et ont retenus l’oiseau prisonnier, il a pleuré « Je suis prisonnier ! Je vais surement mourir ! »
Une grand-mère âgée l’a vu et a dit : « Vous allez voir ! Je vais vous aider… » Elle s’approcha de l’entrée et leva son paréo devant les rochers magiques. Alors que les rochers regardaient la grand-mère, ils se mirent à rire et l’oiseau fut libéré de la grotte…
L’oiseau a demandé aux humains de promettre que le riz qu’il avait sorti de la grotte serait mangé avec respect pour s’assurer que les humains auraient du riz pour toujours.
Jusqu’à nos jours, à mesure que le riz mûrit, les gens laissaient les oiseaux manger le riz avant la récolte car c’est l’un d’entre eux qui a rendu le riz aux êtres humains…
Quand les cultures se mêlent à la culture…
Anurak Namaphai
L’artiste thaïlandais Anurak Namaphai revendique et entretient sa réputation ambivalente d’artiste-paysan thaïlandais. Dès son plus jeune âge, Anurak cultive le riz de Thaïlande, réputé pour être le meilleur riz du monde. Il continue chaque année à participer aux récoltes, sur sa terre natale…
Le reste du temps, Anurak peint le riz et des paysans dans des rizières…
Son attachement à sa terre et à ses richesses ont fait de lui l’un des meilleurs peintres paysagistes de Thaïlande.
Ses toiles, parfois immenses, honorent de la meilleure des manières la magnificence des rizières et du pays de Thaïlande.
Anurak Namaphai est aussi un portraitiste accompli, ses portraits au fusain sont l’œuvre d’un maître et il est reconnu en Thaïlande pour son travail hyper réaliste.
L'agriculture dans les chansons populaires
Luk Thung, ou Phleng Luk Thung (Thaï : ลูกทุ่ง ou เพลงลูกทุ่ง [pʰle : ŋ luk tʰuŋ], « Child of the Field song »), souvent connu sous le nom de musique country thaïlandaise, est un genre de chanson acculturé qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale en la région centrale de la Thaïlande. Les chansons de Luk thung consistent en des paroles poétiques qui reflètent souvent le mode de vie rural, les traits culturels et les modèles sociaux en Thaïlande…
Le genre a été largement popularisé et adapté dans la région du nord-est, puisant dans les traditions musicales du nord-est comme le mo lam (หมอลำ) et utilisant la langue Isaan du nord-est pour créer un genre musical qui petit à petit fera danser et vibrer toute la Thaïlande…
De nos jours, la musique luk thung est très instrumentée mais garde toujours son âme grâce aux textes qui traitent toujours des choses de la vie, des coutumes, de la famille, de l’amour, l’amitié, de tout ce qui fait le quotidien des gens simples…
Voici deux vidéos d’un chanteur très populaire en Thaïlande, Pe Saderd…
Amitié, entraide, culture…
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